Un désastre mis en place par le Conseil d'Etat
Nul ne saurait douter de l’utilité sociale du travail de recherche en oncologie. Ses résultats correspondent aux besoins incontestables de la population vaudoise et de son droit à la santé.
Pourtant, le Conseil d’Etat, dans une politique dominée par des critères financiers et par la soumission à des intérêts privés, a décidé de détruire une série de chantiers importants de la recherche en oncologie, entrainant 50 suppressions d’emplois.
La situation est exceptionnelle. Le gouvernement vaudois doit respecter impérativement le cadre légal des suppressions d’emplois, énoncé notamment à l’art. 63 de la Lpers.
Mais la première des choses qui nous interrogent est celle-ci : le Conseil d’Etat vaudois, en s’attaquant aux chantiers de recherche en oncologie, est-il forcé par des difficultés financières ? Certainement pas, autant le Conseil d’Etat que le CHUV ont les moyens financiers de maintenir l’activité et ses 50 emplois, honorant ainsi l’utilité sociale ainsi que les avancées scientifiques et médicales. Dès maintenant, et pour l’entrée en négociation que la situation exige, SUD demande que la question du maintien de la recherche et des emplois soit réglée sur la base d’un financement public. Nous attendons sur cette première question une détermination claire de l’exécutif cantonal.
Le Conseil d’Etat affirme vouloir négocier après avoir de fait pris l’essentiel de la décision. Il nous parle de « l’intention » de licencier pour ce qui est bel et bien une décision de détruire des emplois et de l’activité de recherche. Or. l’art. 63 Lpers, notamment dans son alinéa 2, stipule que « avant de procéder au licenciement collectif, le Conseil d’Etat donne l’occasion aux associations du personnel de proposer d’autres solutions ». Le gouvernement cantonal doit respecter scrupuleusement ces dispositions légales et permettre leurs accomplissements effectifs. Donc, toute négociation doit intégrer le fait que les syndicats et le personnel concerné doivent pouvoir formuler des propositions alternatives, avec le temps, les moyens et les informations indispensables pour le faire.
Avec le préalable de la question financière, l’accomplissement de l’art. 63 Lpers constitue le premier pas d’une négociation effective.
Si le Conseil d’Etat entend maintenir à tout prix son projet de démolition du service public et de licenciement collectif, la négociation d’un plan social doit intégrer une démarche générale de reclassement au CHUV, dans l’aire étatique et dans toutes les activités ou établissements où l’Etat de Vaud à un rôle de subventionneur, de décideur, de donneur d’ordre et de direction stratégique.
Ce reclassement éventuel doit se faire dans le respect de conditions de transfert qui garantissent aux personnes concernées leur classification actuelle, leur salaire dans sa progression, leurs conditions de travail et leur qualification. Aucun reclassement ne doit s’effectuer au prix d’un déclassement. L’employeur public doit donner sur ce point les garanties les plus solides, cas échéant.
Chaque personne concernée doit au moins bénéficier de trois offres, charge à elles d’accepter ou de refuser la proposition.
Le reclassement de chacun·e est totalement possible. Il n’y a aucun motif de ne pas le réaliser. S’il y a des personnes qui ne voudraient pas être reclassées, un plan social doit être négocié, avec des conditions supérieures à celles des plans sociaux coutumiers. L’employeur public doit faire sur ce point des offres claires.
Les personnes qui éventuellement se retrouveraient au chômage doivent avoir la garantie qu’elles ne seront d’aucunes manières pénalisées et que l’Etat de Vaud paiera sur deux ans la différence entre les indemnités chômage et le salaire actuel.
Voici donc les bases pour entrer en négociation de notre point de vue. C’est là la position générale que nous défendrons.
Nous appelons à l’unité syndicale FSF, SSP et SUD pour aider le personnel concerné à s’organiser et à faire valoir ses droits. D’ores et déjà, nous prenons note que l’employeur respectera le droit des salarié·es concerné·es d’être assisté·es, accompagné·es et défendu·es lors d’entretiens individuels avec les RH du secteur public et notamment du CHUV. Nous profitons de l’occasion pour relever que les entretiens individualisés que l’employeur veut réaliser avec chaque licenciable représentent toujours un moment possible de pression et d’adaptation. Nous demandons que les instances responsables de cette décision respectent et garantissent les droits fondamentaux des salarié·es concerné·es.
Nous continuerons d’informer ponctuellement les médias, travailleur·euses concerné·s et l’ensemble des salarié·es du public et du parapublic de l’évolution de cette situation grave et exemplaire.
Aucun licenciement, aucun démantèlement
Garantie de l’outil de travail
Pour de vraies négociations
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