Plus de moyens pour les classes de 1-2P

Manque de moyens dans l’enseignement en 1P-2P : Le Département doit négocier ! Maintenant !

Dans toute l’école, les moyens manquent pour répondre aux besoins sociaux de formation de la population. Ces moyens manquent partout, mais ils manquent en particulier pour les plus jeunes, en première et deuxième année (1-2P). C’est le résultat d’une très longue politique de contraction des ressources. Les apparentes augmentions de postes pour certaines tâches spécifiques ou la prise en compte de la démographie dans la détermination du nombre de postes d’enseignement ne constituent en fait que de modestes étais à une construction structurellement fragile. En réalité, la prétendue progression des dépenses mise en évidence par des effets d’annonce ne fait que tenter vainement de rattraper un manque chronique d’investissements, en personnel et en moyens (en témoigne le nombre insuffisant de locaux que compensent à peine les locations et chantiers au secondaire II).

Il arrive parfois que les effets de ce sous-investissement chronique finissent par se voir. C’est ce qui se passe en 1-2P. Il ne suffit pas que des députés aussi ignorants qu’arrogants, encouragés par le Conseil d’État, refusent une pétition pour que disparaissent les problèmes mis en évidence par les collègues qui travaillent tous les jours auprès des enfants. Il se trouve que de jeunes enfants présentent des besoins nouveaux et plus importants que par le passé. Le mépris affiché par une partie de l’hémicycle parlementaire, assimilant ces enfants à des crapauds, ne change rien à leur existence et à leurs réels besoins. Et c’est l’honneur des collègues de 1-2P, qui sont très majoritairement des femmes (ce qui n’est certainement pas sans lien avec le mépris affiché), que de demander un encadrement qui soit à même de permettre aux plus jeunes d’entrer dans les apprentissages dans des conditions qui permettent à chacun·e de le faire.

La revendication stratégique de la double-conduite (aussi nommée co-enseignement) des périodes pendant lesquelles sont présents simultanément tous les élèves de 1P et de 2P est décisive. Mais la décision en matière d’allocation concrète des ressources l’est tout autant. Il faut dessaisir le centre administratif départemental et les seules directions du pouvoir discrétionnaire et opaque en matière d’allocation des ressources. Les équipes pédagogiques, notamment au travers de la conférence des professionnel·le·s, doivent avoir leur mot à dire sur cette allocation. Elles seules savent au fond où sont les besoins. La démocratie n’est pas faite que pour le théâtre du parlement. Elle doit être aussi effective sur les lieux de travail au contact direct entre les travailleur·euse·s et les usager·ère·s.