Hier, mercredi 7 mai, SUD Éducation a émis un communiqué de presse concernant l’intégration de l’École de commerce plein temps aux Écoles professionnelles
commerciales.

Vous pouvez consulter le communiqué en PDF ICI !

Ledit communiqué fait mention d’une ancienne publication de SUD-Éducation : vous pouvez également la consulter ICI !

Une retranscription du communiqué suit ci-dessous.

Le lieu de formation n’est pas l’enjeu — Le DEF cache l’essentiel

Que cache ce transfert brut ? C’est la fermeture d’une parenthèse de dix ans qui aura vu se déployer, sous un même toit, trois filières menant à des maturités fédérales (École de maturité, École de culture générale, École de commerce).

Les enseignant·e·s actuel·le·s de la filière École de commerce resteront au gymnase. Le DEF décide de cette perte sèche de l’expérience socio-pédagogique acquise durant dix années. C’est un virage à 180 degrés qui remet fondamentalement en cause le pôle d’excellence que l’École de commerce prétendait incarner jusqu’ici.

Le DEF prend une décision essentiellement idéologique et se soumet au joug fédéral. Avant l’attaque programmée de 2026 contre la maturité professionnelle, Berne nous a déjà imposé une déqualification profonde des métiers de la vente et du commerce, autant pour le CFC que pour la maturité professionnelle. Les situations d’improvisation, d’impréparation et de manque de moyens ont caractérisé ce passage à une formation dégradée sous la prééminence des compétences opérationnelles et au détriment des savoirs disciplinaires généraux, scientifiques et techniques.

Aujourd’hui, 70% des jeunes diplômé·e·s de l’École de commerce entrent en HES. Or, la possibilité d’accéder à la maturité et donc aux hautes écoles exige le maintien des savoirs disciplinaires et la construction intellectuelle. Ces éléments sont également indispensables à l’acquisition d’une formation professionnelle de qualité.

La décision du DEF renforce les compétences opérationnelles au détriment des savoirs. Il y a un abandon programmé des branches supplémentaires vaudoises. Le DEF est incapable de garantir ces acquis dans le transfert décidé.

Les maître·sse·s de gymnase seront toutes et tous impactés par ce bouleversement qui provoquera une contraction de l’emploi et ses tristes corollaires : mobilité contrainte du personnel en CDI, croissance des statuts précaires et des CDD, flexibilisation des horaires, non remplacement des départs en retraite.

Avec le passage de l’École de commerce en écoles professionnelles l’employeur aspire à une réduction de 15% de la masse salariale des enseignant·e·s concernés (plein temps à 22 périodes au gymnase contre 25 périodes en écoles professionnelles). Nous lui opposons que l’enseignement en École de commerce doit rester rémunéré aux conditions actuelles.

Dans cette situation, nos revendications urgentes sont :

  • Le maintien, pour toutes et tous les apprenti·e·s / élèves des contenus et savoirs qui donnent l’accès à la maturité et aux HES
  • Pour les enseignant·e·s, des négociations sur les conditions de ce transfert : temps de travail, statut, moyens, objectifs et méthodes de sa mise en œuvre.